Le trajet était long. Il avait été pas non plus super agréable et même assez tortueux. J’étais un peu fatigué. Mais ça encore ça pouvait aller … mes pieds étaient fatigués … mais ça encore ça pouvait aller. J’étais silencieux –pour une fois- mais pas mon ventre. Ce dernier grognait comme un fou et faisait rire mes compagnons. Si eux ça les fait rire … moi pas vraiment. J’ai faim. Oui j’ai vraiment faim. Mais je ne dis rien. Bon sang. On pourrait bien avoir un petit garde manger non ? J’imaginais déjà une bonne table. Débordant de victuailles. Du bon pain avec une bonne tranche de lard dessus. Et puis une pinte. Oh oui une bonne pinte de bière ambrée. J’en avais déjà le gout sur les lèvres. Un peu de fromage. Un délicat filet de poisson. Avec des herbes et tout ce qu’il faut comme assaisonnement. J’en salive déjà … mes pieds fonctionnent, ils avancent, mais je ne sais pas ce qui les fait continuer quand mon estomac me paraît si lourd. Depuis ce matin on a eu qu’une pomme à manger. OUI UNE POMME. En tout et pour tout une pomme … je me sentais tout faible. Réaction de mon corps à ce manque de nourriture … prolongé. J’en sais rien quoi qu’il en soit Frodon n’est plus là. Arwen l’a emmené après sa blessure. Ah mes tomates ! … Une nouvelle fois mon ventre grognait. Alors que tout le monde est dispersé je m’approche de Merry et le poussant du coude lui dit simplement. « J’ai faim … »

Oh mon pauvre petit ventre qui n’en pouvait plus. Je soupirais lourdement posant mes mains dessus. Je soupirais encore. Oui Oui … je suis pas un Took très patient. En même temps je rêve de buffet … roh la la, PEREGRIN TOOK ! Ne pense pas à ça ! Il faut pas. Je rejoins mon comparse habituel et souris quand il s’arrêtait. Je faisais de même et voyais les autres continuer à marcher. L’avantage d’être Hobbit c’est qu’on peut passer facilement inaperçu. Ils n’ont même pas remarqué qu’on s’était arrêtés. Ok tant mieux. Je rejoignais Merry rapidement et il ne tardait pas à m’exposer son plan. Au mot « mûres » un sourire se fit sur mon visage enfantin. Mes yeux se mirent à briller et j’imaginais déjà leur saveur dans ma bouche. Bien sûr faudrait prendre garde à ce qu’ils ne remarquent rien les autres ! Pas de jus de mûre sur le menton Pippin ! « Oui ce ne sont que des rabats-joie ! » dis-je en grognant alors qu’on ne pouvait plus les voir à présent. Mais on finirait par les retrouver hein. N’oublions pas qu’on fait un duo inséparable et pas sans ressources ! Je souriais très largement et d’un hochement de tête acceptais de le suivre. Je me retournais quand même deux secondes histoire de vérifier qu’ils ne nous voyaient pas. Mais non Sam devait penser à Frodon. Et Grand-Pas à Arwen … à nous de penser à notre ventre.

Je suivais donc mon cousin vers ledit buisson. Je ne pus m’empêcher de sourire et de dire assez fort. « Quelle fabuleuse trouvaille Merry ! » je souriais de toutes mes dents et en deux pas j’étais déjà près du fameux buisson. Je cueillais les fruits et entrepris de les diviser. Mais il y en avait neuf … compte impair. « Tiens, une en plus pour toi ! C’est toi qui les a trouvé hein ! » je souriais et mettais ses fruits dans ses mains. Je posais mes fesses sur une pierre plate non loin et regardais ces baies avec grand faim.